Une phobie, ça s'invente ?

Tout comme notre société étouffe sous les normes sociales, qui de plus en plus, sont propres à une catégories sociale/tribu/communauté en particulier. On étouffe tous sous une phobie. A moins que ce ne soit notre entourage qui en étouffe, ou s'en épuise.
Qu'importe, un individu sans phobie tout comme une société sans norme, n'est pas équilibré (ah bon? T'as pas peur en avion? Franchement, tu devrais consulter). La peur est devenue normale, banale, on se passe plus pour une flipette mais pour une personne sensible.

Sauf quand la phobie est vraiment atypique. Là, elle dénote aux yeux des autres une santé mentale fragile. Pas qu'on veuille me faire interner. Mais ma phobie est réellement atypique. Bien que je sois douce comme un petit agneau, certaines choses me font sortir de moi-même. Oui la phobie donne des symptômes incontrôlables qui change notre comportement, voire faciès, en quelques secondes. Et du tout au tout.

Un cafard à huit pattes? Un scorpion? Un serpent albinos?Une araignée bien velue? non, c'est alimentaire. A la vue de ce qui ressemble ou de ce qui est du communément appelé "fromage", je suis parcourue de frissons, je détourne mon regard de cette chose, je me bouche les narines en me concentrant très fort, et je me contiens. Je contiens ma peur face à cet innommable inconnu. Et peut-être qu'aller faire un tour sur fromagophobes.com me dispenserai de me ruiner chez un psy. Le nom de domaine est encore libre (j'ai chècké)... Sommes-nous si peu que ça à arrêter de vivre à la vue d'un plateau de fromage?

En attendant (et pour vous rassurer de ma santé mentale), si une araignée s'entête à squatter le plafond juste au-dessus de mon lit, qu'importe, je dors sur mes deux oreilles pourvu que ma moquette (douce comme un agneau) ne suffoque pas d'un grain de gruyère râpe.